Un jour



Je suis
rentré chez moi, j’ai pleuré.
Peut-être pas tout de suite,
Je n’ai pas su d’abord, mais ensuite
Comme un bébé, j’ai pleuré.

De cette soirée, je ramenais ce ventre enflammé
Parce que mon coeur l’avait
précédé.
Dieu me faisait sentir sa rage de ne pas exister.
Et pourtant, je serrais tout contre moi des poèmes
enflammés,

Et j’ai laissé passer les minutes,
Même si elles ne semblaient pas bien pressées.
Je les regardais faire, elles me racontaient mes années.
Celles où l’on rêve de mourir et que
l’on nomme belles
Simplement parce que l’on a peur de crever.

Celles qui se sont passées par l’espoir
fouetté
Celles que l’on espérait voir se terminer.
Je les ai écoutées.
Alors je me suis assis sur le lit,
désespéré.
J’ai regardé mon visage dans le miroir du placard.
Les yeux gonflés, je me suis allongé,
Plein de dépit, pensant à ce traquenard,
L’angoisse a étreint mon âme,
Remonté mon coeur, excité mon corps.
Perdu, je me suis abandonné.
L’angoisse m’a fait l’amour.

De toute vérité,
Je sais que je suis fou.
Je ne suis pas mort.
Même hier, comme aujourd’hui, parce que demain.
Je suis fou de toujours.
Alors je hurle, de mal, d’aimer,
De douleur, de souvenirs.
De ma malédiction de jamais,

Je pense à ces quelques mots que tu as envoyés,
Ici, de là, à je ne sais qui, pour je ne sais
quoi.
Comme des cris que tu ne me lances pas.
J’aurais tant besoin de quelques parts de tes printemps,
Pour que je me retrouve dans mon automne solitaire.

Avant de partir, tu m’as dit que tu m’appelleras,
Lorsque tu seras de nouveau là.
Aujourd’hui, tu es rentrée chez toi,
Dès lors j’attends, dans un
émoi............


 



|